La controverse des maîtres-chiens privés à Nice
La ville de Nice a décidé de déléguer une partie de la sécurité publique à une société privée de sécurité. C’est en effet une société de maîtres-chiens qui envoie ses agents dans les rues de Nice. Ces nouvelles pratiques provoquent chez les policiers de fortes contestations.
Des maîtres-chiens pour contrôler les rues de Nice
Fin octobre, Nice a décidé d’expérimenter les agents de sécurité privée dans les rues. Le test sera fait pendant un mois, et pour des agents maîtres-chiens. L’idée est ici de compléter les actions des forces de l’ordre, selon le maire de Nice, Christian Estrosi. La sécurité va de plus en plus dans cette direction de partenariat entre privé et public. Face aux problèmes de violence dans les écoles, certains envisagent la présence d’agents de sécurité dans les établissements scolaires. Les maîtres-chiens sont là pour contrevenir aux incivilités qui dérangent le quotidien des niçois. Ils agissent comme prévention pour limiter les regroupements, les bruits et l’occupation des espaces publics. On trouve ces agents dans quelques zones géographiques ciblés comme l’Acropolis ou la Place Garibaldi. En outre, ils effectuent des rondes, en début de soirée notamment.
Des contestations virulentes
Les policiers ne voient pas d’un bon œil cette nouvelle mesure sécuritaire. Pour Cédric Michel, président du syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) : “la sécurité publique doit rester dans la sphère publique et relever d’une autorité publique”. En outre, ces mesures ne semblent pas légitimes à certains. La police municipale de Nice a effectivement les effectifs les plus élevés de France, et 2 173 caméras de surveillance.
Le syndicat SDPM a d’ailleurs envoyé un recours administratif pour demander au préfet l’abrogation de l’autorisation accordée à la ville d’utiliser une société privée.
Si les milices privées sont interdites en France, la préfecture se défend en invoquant l’article 613-1 du code de sécurité intérieure. Ce dernier stipule que l’Etat peut autoriser “à titre exceptionnel” des sociétés de sécurité privée “à exercer sur la voie publique des missions, même itinérantes, de surveillance contre les vols, dégradations et effractions visant les biens dont ils ont la garde.”